Kendo à domicile: un peu de lecture en confinement …
Kendo à domicile: un peu de lecture en confinement …

Kendo à domicile: un peu de lecture en confinement …

Afin de répondre aux directives nationales de lutte contre la pandémie de coronavirus (COVID-19), la France adopte des mesures importantes de confinement de la population et par conséquent, les entraînements de Kendo sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

Pour autant, les prochaines semaines de confinement sont également l’occasion d’en apprendre plus sur le Kendo. Et pour reprendre le célèbre monologue d’Otis dans Astérix « Mission Cléopâtre  : « je ne pense pas qu’il y ait de bonne ou mauvaise situation » !

Nous vous proposons donc une première série d’articles et vidéos afin d’approfondir votre connaissance du Kendo à domicile !

Le Kendo, une discipline de l’esprit 

En tant que budō (武道), le Kendo est une voie de formation de l’homme par les techniques du sabre. Concrètement cela signifie qu’au-delà de l’aspect physique, le Kendo contribue par l’entraînement au sabre (shinaï) au renforcement du caractère humain et donc à l’amélioration de son mental.

Dans un article de Kendo World : Paroles de Hanshi, Kobayashi Hideo (8e dan Hanshi) évoque les quatre «   Shikaï »(défauts / maladies de l’esprit) qu’il convient de combattre: la surprise, la crainte, le doute et l’hésitation. L’entraînement de Kendo doit nous permettre d’atteindre un état mental nommé « HEI JŌ SHIN » : le calme permanent de l’esprit.

Le « mental training » est à mon sens l’un des aspects les plus complexes et profonds de la pratique du Kendo et ce à tous les niveaux et âges de la vie. Un reportage de la NHK World Japan The Spirit of Kendo – Path of No Regret retrace le parcours du Champion de Kendo : Hidehisa Nishimura. Ce triple champion du Japon est connu pour son attaque fulgurante sur Kote (après un pas en arrière). Le reportage retrace le travail mental colossal de Hidehisa Nishimura pour gagner une 3e fois le All Japan Championship sans jamais reculer en combat (et supprimer ce fameux pas en arrière avant Kote).

Ces bénéfices de l’entraînement du Kendo doivent également pouvoir être mobilisés dans notre vie quotidienne afin de maintenir cet état de « calme permanent de l’esprit ». Nul doute que ces enseignements issus du budō (武道) sont précieux en cette période d’agitation des esprits liée à la pandémie de coronavirus (COVID-19).

 « Ne frappez pas uniquement avec les bras, coupez avec le déplacement du corps »

Plusieurs adages permettent de guider notre progression en Kendo, dont celui-ci :

  • Te de utsuna, ashi de ute (« il ne suffit pas de frapper avec les mains, il faut appliquer la coupe dans le déplacement du corps»)
  • Ashi de utsuna, koshi de ute (« Il ne suffit pas de frapper dans le déplacement, il faut utiliser les hanches dans la coupe »)
  • Koshi de utsuna, kokoro de ute (il ne suffit pas d’utiliser les hanches dans la coupe, il faut frapper avec le cœur/l’esprit)

La première ligne de l’adage « Te de utsuna, ashi de ute » est régulièrement soulignée par les enseignements des experts japonais lors de leur déplacement en France. Cette différence entre « frapper » et « couper » est également brillamment illustrée dans le livre de Kendo Approaches for All Levels de Sotaro Honda (7e Dan Renshi). En Kendo, la sensation de coupe est réalisée par l’action simultanée du déplacement (ashi-sabaki) et de la frappe. Pour illustrer cette action imaginez la manière dont vous coupez un aliment avec votre couteau à table, vous ne pouvez pas uniquement forcer de haut en bas. Il vous sera nécessaire de faire glisser la lame en avant ou en arrière pour couper votre aliment. C’est le même processus qui est repris en Kendo avec notre shinai lorsque nous réalisons Ki Ken Tai en déplacement glissé ou frappé.

A propos de l’importance des déplacements et notamment du déplacement frappé (fumikomi), deux vidéos sont particulièrement instructives sur YouTube avec Sumi Sensei (8e Dan Hanshi)  et  Chiba Sensei (8e Dan Hanshi). Sur la deuxième vidéo, vous noterez la manière dont Chiba Sensei met en tension / arme sa position des jambes avant de lancer le fumikomi. Ceci est notamment l’une des clés pour démarrer une action explosive.

Enfin, je ne saurais trop vous recommander de voir et revoir la vidéo Journey Of Budo – Kendo Q&A with Masatake Sumi Sensei 2019. Je vous laisse (re) découvrir !

Entretenez votre condition physique pour votre pratique du Kendo

Et oui ! Il va falloir s’entraîner pour pouvoir … s’entraîner en Kendo !  Plus précisément cette troisième partie a pour ambition de vous (re)sensibiliser à l’importance de maintenir un bon niveau de condition physique & cardiovasculaire afin de pratiquer dans les meilleures conditions le Kendo.

Nous ne parlerons pas ici de « programme de renforcement élite », avec par exemple la vidéo Buildind Kendo Physique proposée par Kendo Jidai International.

En effet, nous n’avons pas les mêmes conditions d’entraînement qu’au Japon et nous ne sommes pas des athlètes professionnels du Kendo. Pour autant, le Kendo reste une activité physique intense pour le corps et il est nécessaire d’entretenir notre santé cardiovasculaire.

L’émission « C’est pas sorcier » est connue pour sa capacité à vulgariser nos connaissances scientifiques, et ce notamment dans le domaine du sport et des filières énergétiques.

Entraînement de Kendo sur 2 heures avec une ceinture Polar H10 :

Données : 28 ans – FC Repos 50 bpm

Lors de notre pratique du Kendo, nous utilisons principalement les filières anaérobiques (rouge et bleu dans C’est pas sorcier / zone FIT de Polar) et beaucoup moins la filière aérobique (jaune dans C’est pas sorcier / zone FAT de Polar). C’est près de 75% de l’entraînement de Kendo qui est réalisée en zone FIT.

Afin d’améliorer notre santé cardiovasculaire, il est donc conseillé de compléter ses entraînements de Kendo par des séances d’endurance fondamentale afin d’atteindre un ratio 70% FAT pour 30% FIT. Ceci permettra notamment au cœur d’enchaîner plus facilement les exercices et d’améliorer la récupération globale du corps ! Ce sont des exercices de très faible intensité qui ne doivent pas générer de fatigue supplémentaire. Et pour cela toutes les occasions sont bonnes : déplacement en ville à vélo, sortie piscine, jogging du week-end, etc.

Autre sujet également d’importance, l’amélioration des qualités de gainage (possibilité de quelques pompes dans l’exemple du Bring Sally Up Challenge), le renforcement des abdominaux et des jambes ne doivent pas être négligés afin d’améliorer le transfert d’énergie du sol jusqu’à la frappe. Et plus globalement pour prévenir les risques de blessure !

Ces sujets d’amélioration de la condition physique et cardiovasculaire ne trouvent de résultat que dans la régularité. Et n’oubliez pas l’échec fait progresser !

Rédaction : Gaël

Relecture : Saya /Cécile/ Luc