Kendo Bordeaux
La progression jusqu’au 1er Dan

La progression jusqu’au 1er Dan

L’examen du 1er Dan, « Shodan Shinsa », est un examen important.

Il concrétise les efforts fournis par le pratiquant pour accéder au niveau reconnu du 1er Dan, à partir duquel il va pouvoir entamer sa véritable carrière de Yudansha (gradé, « ceinture noire »).

Il faut justifier d’un minimum de 3 années de pratique et du niveau de 1er Kyu (« Ikkyu », évalué au sein du club par les enseignants), afin de se présenter à l’examen du 1er Dan.

Toutefois, les effets de l’entraînement pour atteindre ce niveau peuvent varier selon:

  • l’âge du début de la pratique, la condition physique et les aptitudes particulières du pratiquant,
  • l’assiduité à l’entraînement et les efforts consentis,
  • l’environnement (le dojo).

Ces paramètres détermineront pour chacun la période nécessaire entre le 6ème Kyu (« grand débutant ») et la présentation à l’examen du Shodan, lorsque les chances de réussite apparaîtront sérieuses.

La progression en kendo jusqu’au 1er Dan est évaluée selon plusieurs points lors de l’examen : la réalisation du Kiri Kaeshi, deux combats de type passage de grade (tachiai) et la réalisation des Kata série 1 à 5 avec un bokuto (sabre de bois, parfois appelé bokken).

Le Kiri Kaeshi

A tous les niveaux de Dan où elle est exigée, l’exécution du Kiri Kaeshi renseigne le jury sur le niveau technique atteint par le candidat et sur sa prestation probable dans les combats qui vont suivre; les deux sont liés.

Toutefois, une exécution passable du Kiri Kaeshi peut être revalorisée par deux bonnes prestations en combat et un très bon Kiri Kaeshi peut parfois secourir un candidat malchanceux dans un des combats.

Critères de bonne exécution:

  • L’armé des deux bras, le Kote gauche élevé au niveau du sommet de la grille du Men
  • L’extension suffisante des deux bras pour assurer des frappes valables
  • Un Kiai soutenu « Men——« , bien exprimé
  • Le rythme d’exécution corps/bras ni précipité, ni ralenti ou haché.
  • L’expression du Ki Ken Tai

Il est également essentiel de prêter attention au départ du Kiri Kaeshi dans l’enchaînement du salut mutuel, de la mise en garde correcte et dans l’exécution forte et précise du premier Sho Men Uchi (première frappe à la tête).

Les combats

A la suite du Kiri Kaechi, le pratiquant réalise deux combats (de généralement moins d’une minute) avec des adversaires différents.

Les pratiquants, classés par ordre d’âge croissant, doivent montrer qu’ils peuvent réaliser le Sho Men Uchi (frappe à la tête) dans la forme fondamentale, en situation d’opposition raisonnée à leur niveau.

Attitudes de combats à éviter:

  • Pratiquer Uchi Komi Geiko (frappes à répétition) où les pratiquants portent chacun à leur tour des Uchi (frappes), sans souci de vraisemblance dans l’opposition
  • Réaliser un shiai (combat de compétition) en évitant de s’engager et en gardant une attitude défensive.

Il est bien évident que si un pratiquant est capable de réaliser dans certaines opportunités Kote Uchi (frappe au poignet), Do Uchi (frappe aux flancs) ou Nidan Waza (frappes combinées), il peut le faire mais il est inutile de chercher à montrer des techniques qui ne seraient pas suffisamment maîtrisées.

La principale cause d’échec est l’absence ou la faiblesse d’un Ki Ken Tai adapté aux possibilités du pratiquant.

Une autre cause d’échec réside dans le fait de ne pas frapper avec la bonne partie du shinai (Datotsu Bu).

Le Nihon kendo Kata

Cette épreuve n’est pas la source de nombreux échecs; généralement les pratiquants connaissent les cinq premières séries d’une façon satisfaisante pour le niveau requis par le jury.

Néanmoins, dans le but d’améliorer la prestation, les erreurs les plus courantes sont:

  • L’intervalle de garde (Maai) est mal perçu, les déplacements amènent parfois Moto Dachi et Uchi Dachi trop près, ou trop éloignés l’un de l’autre pour bien porter l’attaque et y répondre justement.
  • Par la suite, ce n’est pas toujours la bonne partie du Bokuto (sabre de bois) qui se trouve à la juste place, il faut s’assurer de la véracité minimum du Kata.
  • Pour cela la connaissance du « scénario » de la séquence doit être acquise dans les lignes essentielles, sans rentrer dans des détails qui nuisent au juste déroulement des actions réciproques.

Simplicité, observation du rythme propre à chaque séquence, respiration soutenue marquent les progrès dans l’exécution du Nihon Kendo No Kata à ce niveau.

Des fondamentaux obligatoires à acquérir

Il faut attirer l’attention des pratiquants sur les éléments fondamentaux obligatoires communs à chaque passage de grade:

  • Vêtements et équipements dans un état impeccable (ceci ne sous-entend pas qu’il faille des pièces neuves pour l’examen), correctement et solidement attachés
  • Posture et gardes maintenues correctement tout au long des prestations
  • Kiaï
  • Datotsu (frappe valable) exécutée en ligne directe (engagement dans la frappe)
  • Zanshin (état de vigilance)
  • Expression constante de la courtoisie et de politesse, fondamentales à la pratique du Kendo