Kendo Bordeaux
Le Nihon Kendo no Kata

Le Nihon Kendo no Kata

Le Kendo, art martial japonais hérité des samouraïs, se divise en deux grandes pratiques complémentaires : la pratique moderne au shinai avec armure (Shinai Kendo) et la pratique traditionnelle des séries de Kata (Kata Kendo).

Le Nihon Kendo Kata est l’ensemble des formes fondamentales du Kendo. Créé en 1912 pour unifier les différentes écoles anciennes (Koryu), il ne s’agit pas d’une simple chorégraphie, mais de l’étude de la distance (Maai), de l’opportunité (De-bana) et de la gestion de l’énergie vitale (Ki). Pour le pratiquant, le Kata est le pont indispensable entre la technique sportive et la réalité du sabre japonais.

L’importance des Katas au Kendo

Le Kata Kendo trouve son origine dans les duels réels où les combattants, revêtus d’armures et armés de sabres tranchants, cherchaient à perfectionner leur art. Avec l’instauration de la paix et l’évolution des pratiques guerrières, ces combats ont cédé la place à des enchaînements codifiés, permettant de transmettre un savoir-faire ancestral.

La répétition des Kata permet d’acquérir une précision extrême dans l’exécution des frappes (Datotsu), en respectant des trajectoires rigoureuses définies par le Hasuji, ou alignement du tranchant imaginaire du sabre. Toute erreur d’angle ou de direction ralentit le mouvement et compromet la stabilité du pratiquant. Ainsi, le Kata forge un Kendo plus pur, où chaque geste découle d’une logique implacable.

L’un des atouts majeurs du Kata réside dans la gestion des distances (Maai). En Kendo compétitif, l’urgence de frapper avant l’adversaire peut parfois altérer le respect des intervalles optimaux. En Kata, cette précipitation n’a pas lieu d’être : les pratiquants doivent ajuster chaque mouvement en fonction d’une distance idéale, renforçant ainsi leur perception de l’espace et la précision de leurs attaques. Cette rigueur favorise une posture correcte et une meilleure coordination du corps, éléments essentiels pour progresser en Shinai Kendo.

Un état d’esprit à part entière

Au-delà des aspects techniques, le Kata Kendo cultive un état d’esprit unique. Dépourvus de protections, les combattants développent une concentration accrue, guidée par une sincérité absolue dans leurs actions. Contrairement aux affrontements où la volonté de gagner peut parfois prendre le pas sur la maîtrise technique, les Kata visent avant tout l’exécution parfaite du mouvement, dans un état de concentration totale. Cette approche renforce la présence d’esprit et la capacité à rester maître de soi en toutes circonstances.

Le Kata Kendo représente aussi une quête de beauté et d’harmonie. Il incarne la noblesse du Ki, cet élan vital qui confère à chaque mouvement une grâce et une force intérieure. L’apprentissage des Kata forge un Kigurai, une fierté martiale teintée de respect et d’humilité. Ainsi, la pratique assidue du Kata Kendo mène naturellement à un Kendo plus profond, où la technique et l’esprit s’unissent pour atteindre une expression authentique de cet art ancestral.


Les 10 Katas du Kendo

Le Katas se divise en deux parties : le sabre long (Tachi) et le sabre court (Kodachi).


Le Matériel : Bien choisir son Bokuto

Un bon Kata commence par un bon outil. La sensation du bois est primordiale pour « sentir » la coupe.

  • Le Bois : Privilégiez le Chêne Blanc (Shiro Kashi). Plus dense et plus lourd que le chêne rouge, il offre un meilleur équilibre pour les techniques de Suriage.
  • Le Tsuba (Garde) : Utilisez une garde en cuir épais ou en plastique haute densité. Elle doit être bloquée par un Tsuba-dome en caoutchouc qui ne glisse pas durant les chocs.
  • L’équilibre : Un Bokuto de qualité doit avoir son point d’équilibre situé environ à 10-15 cm de la garde.

L’Étiquette (Reiho) : Le protocole du Dojo

Le Kata est une cérémonie. Chaque pas est compté (généralement 9 pas pour se rejoindre au centre).

  1. Sageto : Le sabre est tenu à la main gauche, le pouce sur la garde (symbolisant le verrouillage dans le fourreau).
  2. Sonkyo : La descente doit être synchrone. C’est le moment où les deux partenaires accordent leur respiration (Kokyu).
  3. Metsuke : Le regard ne doit jamais quitter les yeux du partenaire (regarder la « montagne lointaine »).

FAQ (Foire Aux Questions) sur le Nihon Kendo Kata

Quelle est la différence entre Uchidachi et Shidachi ?

Uchidachi est le rôle du « maître ». Il initie l’attaque et donne la distance correcte. Shidachi est « l’élève » qui apprend la riposte. Même entre deux pratiquants de même niveau, le rôle d’Uchidachi demande plus de maturité.

Pourquoi utilise-t-on le Kiai « Ya » et « To » ?

C’est le concept de l’alternance In / Yo (Yin et Yang). Uchidachi utilise le « Ya » (expansion) et Shidachi répond par le « To » (concentration/achèvement).

Peut-on pratiquer le Kata avec un vrai sabre (Katana) ?

C’est réservé aux très hauts gradés (7ème Dan +) et lors de démonstrations spécifiques. Pour l’entraînement quotidien et les examens de grade (1er au 5ème Dan), le Bokuto est la norme de sécurité absolue.