Kendo Bordeaux
L’exercice du Ji-Geiko

L’exercice du Ji-Geiko

Tout comprendre sur le Ji-geiko au Kendo

Le Ji-geiko (稽古) est l’essence même de l’entraînement au Kendo. C’est le moment où, après avoir répété inlassablement les bases, vous êtes libre d’appliquer vos techniques face à un partenaire qui ne vous « donne » pas l’ouverture.

Bien plus qu’un simple combat, c’est un dialogue par le sabre. Que vous soyez un débutant impatient de tester votre armure ou un pratiquant confirmé cherchant à affiner son Seme (pression spirituelle et physique), comprendre les codes et la structure du Ji-geiko est crucial pour progresser sans prendre de mauvaises habitudes.


Qu’est-ce que le Ji-geiko ?

Le Ji-geiko se définit comme la pratique libre. Contrairement au Kihon (exercices de base) où le partenaire est passif ou semi-passif, le Ji-geiko place deux partenaires dans une situation de confrontation mutuelle où chacun cherche à porter une frappe valable (Ippon) tout en protégeant ses propres ouvertures.

Les différentes formes de Geiko (Entraînement)

Il est facile de confondre les termes au début. Voici un tableau pour situer le Ji-geiko dans votre séance :

Type de PratiqueObjectif PrincipalIntensité
Uchikomi-geikoFluidité et précision des frappes sur cibles ouvertes.Moyenne
Kakari-geikoEndurance, esprit d’attaque et vitesse (sans s’arrêter).Très Haute
Ji-geikoApplication libre, lecture de l’adversaire et stratégie.Variable
Gokaku-geikoPratique entre partenaires de même niveau.Équilibrée
Hikitate-geikoUn haut gradé guide et corrige un pratiquant moins expérimenté.Pédagogique

Le déroulement d’un Ji-geiko : Étape par étape

Le Ji-geiko ne commence pas au premier coup de Shinai, mais dès le salut. Le respect du protocole garantit une pratique sécurisée et sincère.

1. L’entrée en matière (Reiho)

Face à votre partenaire, respectez une distance d’environ 9 mètres. Saluez (Ritsurei), puis avancez de trois grands pas en dégainant votre Shinai. Accroupissez-vous en Sonkyo (position accroupie, dos droit). C’est ici que la concentration culmine : ressentez le poids de votre Bogu (armure) et stabilisez votre respiration.

2. Le combat : Seme et Ma-ai

Une fois debout, vous êtes en Chudan-no-kamae (garde de base).

  • Le Ma-ai (Distance) : Ne frappez pas au hasard. Cherchez la Issoku-itto-no-maai (la distance d’un pas, une frappe).
  • Le Seme : Avant de bouger le bras, vous devez « pousser » avec votre centre (le Hara). Menacez la gorge du partenaire avec la pointe de votre sabre (Kensaki).

3. La frappe et le Zanshin

Une frappe en Ji-geiko doit être totale : Ki-Ken-Tai-Ichi (l’esprit, le sabre et le corps ne font qu’un). Après l’impact, ne vous relâchez pas. Le Zanshin est cet état de vigilance maintenu après la frappe, manifesté par une posture droite et un cri puissant (Kiai), prêt à parer une contre-attaque.

L'exercice du Ji-Geiko

1. L’entrée en matière (Reiho)

Face à votre partenaire, respectez une distance d’environ 9 mètres. Saluez (Ritsurei), puis avancez de trois grands pas en dégainant votre Shinai. Accroupissez-vous en Sonkyo (position accroupie, dos droit). C’est ici que la concentration culmine : ressentez le poids de votre Bogu (armure) et stabilisez votre respiration.

2. Le combat : Seme et Ma-ai

Une fois debout, vous êtes en Chudan-no-kamae (garde de base).

  • Le Ma-ai (Distance) : Ne frappez pas au hasard. Cherchez la Issoku-itto-no-maai (la distance d’un pas, une frappe).
  • Le Seme : Avant de bouger le bras, vous devez « pousser » avec votre centre (le Hara). Menacez la gorge du partenaire avec la pointe de votre sabre (Kensaki).

3. La frappe et le Zanshin

Une frappe en Ji-geiko doit être totale : Ki-Ken-Tai-Ichi (l’esprit, le sabre et le corps ne font qu’un). Après l’impact, ne vous relâchez pas. Le Zanshin est cet état de vigilance maintenu après la frappe, manifesté par une posture droite et un cri puissant (Kiai), prêt à parer une contre-attaque.

Le conseil du Pro : Ne cherchez pas à « gagner » à tout prix comme en compétition (Shiai). En Ji-geiko, si vous recevez un coup magnifique, remerciez intérieurement votre partenaire. Il vient de vous montrer une faille dans votre garde.


Les erreurs classiques du débutant (et comment les éviter)

  1. La « pêche » aux points : Agiter son Shinai dans tous les sens pour toucher n’importe où.
    Solution : Restez au centre. Une frappe construite vaut mieux que dix touches chanceuses.
  2. L’apnée : Bloquer sa respiration par stress. Cela tétanise les muscles.
    Solution : Expirez longuement par le bas-ventre lors de vos déplacements.
  3. Reculer par peur : Le Kendo est une voie de l’avant.
    Solution : Si vous êtes dominé, avancez pour réduire la distance ou sortir de l’axe, mais ne fuyez jamais en arrière.

L’étiquette (Reiho) spécifique au Ji-geiko

Le Kendo commence et finit par le salut. En Ji-geiko, deux points sont essentiels :

  • Contre un Sensei (Haut gradé) : C’est à vous de solliciter le combat en vous présentant rapidement. Ne terminez jamais le combat avant lui. C’est lui qui signale la fin par un salut.
  • L’état du matériel : Vérifiez toujours votre Tsuru (cordon jaune/blanc sur le Shinai) et votre Tsuka (poignée en cuir). Un matériel défectueux en Ji-geiko est un danger de mort pour votre partenaire.

[!IMPORTANT] SÉCURITÉ : Si vous sentez que votre Men (casque) se desserre ou que vous avez un problème technique, reculez largement, signalez-le en levant la main et tournez le dos au centre du Dojo pour vous réajuster.


Pour aller plus loin (Ressources vidéo)

L’observation est une partie intégrante de l’apprentissage (Mitori-geiko). Nous vous conseillons d’aller regarder différentes vidéos de compétitions :


FAQ (Foire aux Questions) Ji-Geiko

À partir de quand peut-on faire du Ji-geiko ?

Généralement, dès que vous portez l’armure complète (Bogu) et que votre professeur estime que votre frappe est sécurisée pour le partenaire. Cela prend souvent entre 6 mois et 1 an de pratique régulière.

Comment progresser face à quelqu’un de beaucoup plus fort ?

N’essayez pas de ruser. Donnez tout ce que vous avez (Sutemi). Frappez de grands Men bien droits. Le haut gradé appréciera votre engagement et vous « ouvrira » des opportunités pour que vous puissiez travailler votre technique.

Pourquoi mes mains tremblent-elles après le Ji-geiko ?

C’est souvent le signe d’une trop grande crispation sur la Tsuka (poignée). La main gauche doit tenir fermement (comme si vous teniez un œuf sans le casser), la main droite doit être souple. Avec l’expérience, cette tension inutile disparaîtra.